jeudi 7 mars 2019

07.03.2019 Nature 567,7746 - lectures de Jacques

-15-16. PUBLICATION, LIBRE ACCÈS, UC, ELSEVIER Gilles
 L’Université de Californie - les plus grands systèmes d’université US – a rompu les négociations avec Elsevier. Pourtant 18% des chercheurs de l’UC ont publié avec Elsevier. Le « y’en a marre » s’étend.

-39-40, 4 articles de 66 – 86.
PHYSIQUE DU SOLIDE, BICOUCHE ATOMIQUE, MOIRÉ. Les chimistes et les physiciens.

Nous avons récemment rapporté que deux couches monoatomiques de graphène légèrement tournées l’une par rapport à l’autre peuvent devenir supraconductrices. Ici sont étudiés (entre autres) des disélénides de Mo ou W qui comme le graphite peuvent se peler en monocouches. Des effets moirés sont obtenus en combinant des monocouches de périodes légèrement différentes ou des bicouches tournées l’une par rapport à l’autre. Contrairement au graphène (conducteur), ces alliages de Se sont plutôt des semi-conducteurs. En bicouches moirées, ils présentent des possibilités extraordinaires – et ajustables - pour jouer avec les électrons mobiles. Par exemple, que devient la photoémission quand les électrons sont corrélés dans le réseau moiré ? Dans un cas rapporté ici, il est constaté que la longueur d’onde reste la même, mais que la largeur de bande est 100 fois plus fine. C’est dire si le phénomène porte la marque de corrélation quantique. 


Comme le mois passé, à propos des surfaces topologiques, je cite ces travaux parce qu’ils me semblent ouvrir des possibilités extraordinaires, même si je n’y comprends pas grand-chose. Qui me les explique ?

Seyler, K. L., Rivera, P., Yu, H., Wilson, N. P., Ray, E. L., Mandrus, D. G., . . . Xu, X. (2019). Signatures of moire-trapped valley excitons in MoSe2/WSe2 heterobilayers. Nature, 567(7746), 66-70. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30804526. doi:10.1038/s41586-019-0957-1
et aussi: 10.1038/s41586-019-0975-z, 10.1038/s41586-019-0976-y, 10.1038/s41586-019-0986-9


-87 – 90 NANOHYDRODYNAMIQUE, ÉCOULEMENT, H2O. Res. A.

Une diode à flotte.
Feynman disait fameusement que, dans le tout petit, il y a plein de choses à faire. Cet article poursuit l’étude de l’écoulement de l’eau dans des tubes très fins. Ils ont environ 1/10 de µm de large, mais moins d’un nanomètre d’épaisseur. Leur longueur est de quelques µm. Conséquemment, dans le canal, aucune molécule d’eau n’est à plus de quelques Å d’une surface solide. La doxa de l’hydrodynamique veut que, dans son milieu, une molécule d’eau ne voie que ses plus proches voisines. Ici, nous sommes dans une situation où une forte proportion des voisines ne sont pas des molécules d’eau. Ainsi, l’article rapporte que l’application d’un petit voltage aux bornes du tube favorise jusqu’à 20 fois l’écoulement dans le canal. Il s’agit d’une véritable diode à flotte ! Je doute qu’on en vienne à construire des ordinateurs à eau, mais j’imagine que ces études vont nous permettre de mieux comprendre l’écoulement de l’eau dans les pores membranaires (porine). Pour une cellule, boire correctement est une affaire vitale ; pour nous, elle reste assez mystérieuse.

Mouterde, T., Keerthi, A., Poggioli, A. R., Dar, S. A., Siria, A., Geim, A. K., . . . Radha, B. (2019). Molecular streaming and its voltage control in angstrom-scale channels. Nature, 567(7746), 87-90. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30842639. doi:10.1038/s41586-019-0961-5