mardi 19 novembre 2019

L'actualité scientifique de Jacques en septembre, octobre et novembre 2019

05.09.19. Nature 573, 5772 ;

Voir aussi : Bulletin of the atomic scientist du 31 oct.
-16 – 17. GUERRE, ARMES NUCLÉAIRES, INDE-PAKISTAN.

Pourquoi la tension entre ces deux pays est-elle un vrai risque de guerre nucléaire et quelles en seraient les conséquences ?

L’attaque « all out » par l’un ou l’autre n’est pas probable. Par contre, quelques attentats terroristes de l’un chez l’autre, quelques incursions militaires, une riposte qui tourne mal et, paf, 3 bombes tactiques pour « sauver » les siens, etc. Le scénario étudié ici n’implique finalement que la moitié des armes nucléaires des deux pays. Résultat : plus de 100 millions de morts immédiats et, selon les scénarios climatiques, un probable hiver nucléaire mettant en danger l’alimentation mondiale pendant deux ou 3 ans.
Lorsqu’on parle de la crise du climat, on se demande s’il est utile d’inspirer la panique pour favoriser le nécessaire coming-out climatique de chacun. Le point de vue du Bulletin, souvent répété, c’est que le monde n’a pas conscience de ce que signifierait une guerre nucléaire. Le sachant, il s’engagerait davantage dans la lutte pour l’éviter.
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Pulla, P. (2019). India-Pakistan nuclear escalation: where could it lead? Nature, 573(7772), 16-17. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31481773. doi:10.1038/d41586-019-02578-5
https://thebulletin.org/2019/10/how-an-india-pakistan-nuclear-war-could-start-and-have-global-consequences/

-55 – 60. CLIMAT, URBANISATION, VILLE, CANICULE

Les îles de chaleur dans les villes

L’augmentation de la température en ville DT, (UHI, urban heat island) est d’abord due à la diminution de l’évaporation due au manque de végétation. L’albédo défavorable des surfaces foncées ne vient qu’en 2e position. Les villes des zones tempérées auraient les moyens de corriger cette situation. Les villes des régions tropicales, généralement situées dans des régions sèches, devront trouver des « solutions innovatives » comme conclut gracieusement l’article. 
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Manoli, G., Fatichi, S., Schlapfer, M., Yu, K., Crowther, T. W., Meili, N., . . . Bou-Zeid, E. (2019). Magnitude of urban heat islands largely explained by climate and population. Nature, 573(7772), 55-60. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31485056. doi:10.1038/s41586-019-1512-9


26.09.2019 Nature 573,7775
- 478 – 481, BIOLOGIE, ESPÈCES, QUANTITATION.

Tout compter. Un portrait de Thomas Crowther à l’ETHZ.
Grosse histoire autour de ce jeune chercheur de l’EPFZ qui veut planter 1,2 milliards d’arbres pour absorber 200 GT de carbone afin de sauver le climat et les espèces. Pour commencer, il veut compter toutes les espèces vivantes.  Bonne idée.
J’en parlais le 8 août en disant vouloir suivre cette question de plus près. Le problème, c’est le manque de données solides parce qu'elles impliquent des recherches longues et coûteuses.
Mais elles arrivent. Voir ci-dessous le 31.10.
Mais elles sont terriblement inquiétantes. Le vie se meurt !
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Irwin, A. (2019). The ecologist who wants to map everything. Nature, 573(7775), 478-481. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31541225. doi:10.1038/d41586-019-02846-4

31.10.2019 Nature 574,7780
-641 – 42,671 – 4. QUANTITATION, ESPÈCES, ARTHROPODES.

Dix ans d’analyse du déclin des arthropodes dans les herbes et les forêts.

On manque de données quantitatives concernant la diminution des espèces vivantes. C’est pour les mammifères que l’on en sait le plus. Un article rapporté le 20 décembre de l’an passé (Abbott, A,  et al. 2018) montre que, entre 1970 et 2014, la diminution est de 30% (au nord) à 95% (régions néotropicales). On en sait encore beaucoup moins pour les insectes. Le no du 8 août rapportait les résultats de 27 ans de travail – en grande partie par des amateurs – concernant les insectes volants près du sol en Allemagne (Hallmann, C. A. et al. 2017).En moyenne, on note 3/4 de diminution. L’étude est critiquée, car elle est faite presque uniquement dans des zones partiellement protégées.  
Le présent article porte sur 10 ans d’analyse en différenciant les forêts des zones herbeuses et, parmi celles-ci, les zones cultivées des zones protégées. Globalement, on note une diminution de 1/3 du nombre d’espèces aussi bien dans les terrains herbeux qu’en forêt. Le nombre d’individus diminue de près de 80% en zones herbeuses alors qu’en forêt la diminution est presque négligeable. En zone herbeuse, il est difficile de mettre en évidence la proximité de zone de culture intensive. Une petite zone protégée ne semble pas avoir grand effet protecteur. Les auteurs font très attention à ne pas conclure sur la raison du déclin, mais le commentaire de Cunnin est moins retenu. Les néocorticoïdes sont pointés du doigt.
On manque de données, c’est vrai, et il faut d’urgence renforcer les études d’écologie sur le terrain – et pas seulement chez nous - mais, ayant perdu ¾ de la masse des insectes en 10 ans, on ne peut pas attendre la prochaine décade pour vérifier si, en 2030, il ne restera vraiment plus que 1/16e des insectes de 2010. On risque alors de ne plus être en forme. 
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Kunin, W. E. (2019). Robust evidence of declines in insect abundance and biodiversity. Nature, 574(7780), 641-642. doi:10.1038/d41586-019-03241-9
Seibold, S., Gossner, M. M., Simons, N. K., Blüthgen, N., Müller, J., Ambarlı, D., . . . Weisser, W. W. (2019). Arthropod decline in grasslands and forests is associated with landscape-level drivers. Nature, 574(7780), 671-674. doi:10.1038/s41586-019-1684-3
Abbott, A., Callaway, E., Castelvecchi, D., Else, H., Gibney, E., Ledford, H., . . . Witze, A. (2018). 2018 in news: The science events that shaped the year. Nature, 564(7736), 314-317. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30560956. doi:10.1038/d41586-018-07685-3
Hallmann C. A., Sorg, M., Jongejans, E., Siepel, H., Hofland, N., Schwan, H., . . . de Kroon, H. (2017). More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PloS ONE, 12(10), e0185809. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29045418. doi:10.1371/journal.pone.0185809