jeudi 12 juillet 2018

CHINE, DÉVELOPPEMENT, BUTS DE L’ONU, DURABILITÉ, ÉCOLOGIE POLITIQUE. - 193 – 204.


Lectures de Jacques Dubochet : 12.07.18. Nature 559, 7713

Le programme d’urgence nationale chinois face à la crise environnementale. 

Un article exceptionnellement complet pour un projet d’une ampleur comme on n’en a peut-être jamais vu dans l’histoire.
Les prémisses sont claires : 20 ans d'expérience préliminaire, un espace comme 12 fois la France, une population d’un demi-milliard, un investissement de 400 milliards et la nécessité d’adopter un tout autre rythme d’intervention face à la catastrophe écologique en cours (désertification, gestion de l’eau, dégradation des sols par l’agriculture non durable, perte de diversité biologique). 

L’article affirme que les efforts de ces deux dernières décennies ont déjà apporté des résultats prometteurs. La forêt qui était tombée à 11% de la surface nationale et remontée à 22%. La charge de limon du Yangtze qui était la plus élevée des grands fleuves du monde a été réduite de 90% ( ?) par les séries de barrages construits en amont (déplacement du problème ?), etc.

Le programme reprend 16 des 17 buts du développement durable de l’ONU et analyse comment les réaliser. Les moyens matériels envisagés sont à la hauteur du programme. Les moyens de gouvernances font aussi partie du programme. Que faire, par exemple, quand l’agriculture de tout une région s’effondrer face à la désertification induite par les conditions climatiques et les méthodes de culture. Réponse : déplacer des millions de personnes  et reforester tout en assurant revenu et autonomie aux personnes déplacées. Facile à dire, et en le disant les auteurs expliquent pourquoi seule la Chine est capable de mettre sur pied un tel programme qui pourra servir de modèle aux autres pays du monde. La Chine est une dictature. Les auteurs n’utilisent pas le mot, mais ils semblent être réalistes quant aux forces et aux faiblesses gouvernance chinoises. Et nous, qu’en  disons-nous ?L’UNIL et le canton de Vaud ont mis sur pied le programme « Volteface » parce que, face à la catastrophe climatique qui nous pend au nez, il faut faire volteface, plutôt que de continuer tranquillement comme si de rien n’était. Bravo Volteface, mais ce ne sont encore que des mots. Pour ce qui est de l’action, nous en sommes encore aux balbutiements. La Chine est-elle capable de réaliser la nécessaire  volteface ? J’ai bon espoir, mais quels seront les dégâts collatéraux. Il y a de quoi s’inquiéter.

 Bryan, B. A., Gao, L., Ye, Y., Sun, X., Connor, J. D., Crossman, N. D., . . . Hou, X. (2018). China's response to a national land-system sustainability emergency. Nature, 559(7713), 193-204. doi:10.1038/s41586-018-0280-2