Lectures de Jacques Dubochet : 12.07.18. Nature 559, 7713
Le programme d’urgence nationale chinois face à la
crise environnementale.
Un article exceptionnellement complet pour un
projet d’une ampleur comme on n’en a peut-être jamais vu dans l’histoire.
Les prémisses sont claires : 20 ans d'expérience préliminaire, un espace comme 12 fois la France, une population d’un demi-milliard, un investissement de 400 milliards et la nécessité d’adopter un tout autre rythme d’intervention face à la catastrophe écologique en cours (désertification, gestion de l’eau, dégradation des sols par l’agriculture non durable, perte de diversité biologique).
Les prémisses sont claires : 20 ans d'expérience préliminaire, un espace comme 12 fois la France, une population d’un demi-milliard, un investissement de 400 milliards et la nécessité d’adopter un tout autre rythme d’intervention face à la catastrophe écologique en cours (désertification, gestion de l’eau, dégradation des sols par l’agriculture non durable, perte de diversité biologique).
L’article affirme que les efforts de ces deux
dernières décennies ont déjà apporté des résultats prometteurs. La forêt qui
était tombée à 11% de la surface nationale et remontée à 22%. La charge de
limon du Yangtze qui était la plus élevée des grands fleuves du monde a été
réduite de 90% ( ?) par les séries de barrages construits en amont (déplacement
du problème ?), etc.
Le programme reprend 16 des 17 buts du développement
durable de l’ONU et analyse comment les réaliser. Les moyens matériels
envisagés sont à la hauteur du programme. Les moyens de gouvernances font aussi
partie du programme. Que faire, par exemple, quand l’agriculture de tout une
région s’effondrer face à la désertification induite par les conditions
climatiques et les méthodes de culture. Réponse : déplacer des millions de
personnes et reforester tout en assurant
revenu et autonomie aux personnes déplacées. Facile à dire, et en le
disant les auteurs expliquent pourquoi seule la Chine est capable de mettre sur
pied un tel programme qui pourra servir de modèle aux autres pays du monde. La
Chine est une dictature. Les auteurs n’utilisent pas le mot, mais ils semblent
être réalistes quant aux forces et aux faiblesses gouvernance chinoises. Et nous, qu’en disons-nous ?L’UNIL et le canton de Vaud
ont mis sur pied le programme « Volteface » parce que, face à la
catastrophe climatique qui nous pend au nez, il faut faire volteface, plutôt
que de continuer tranquillement comme si de rien n’était. Bravo Volteface, mais
ce ne sont encore que des mots. Pour ce qui est de l’action, nous en sommes
encore aux balbutiements. La Chine est-elle capable de réaliser la
nécessaire volteface ? J’ai bon espoir,
mais quels seront les dégâts collatéraux. Il y a de quoi s’inquiéter.
Bryan, B. A., Gao, L., Ye,
Y., Sun, X., Connor, J. D., Crossman, N. D., . . . Hou, X. (2018). China's
response to a national land-system sustainability emergency. Nature,
559(7713), 193-204.
doi:10.1038/s41586-018-0280-2