(ATS/AGIR) - Les forêts qui comptent de nombreuses espèces d'arbres absorbent deux fois plus de carbone que celles qui sont composées d'une seule sorte.
C'est le résultat d'une étude menée en Chine qui pourrait profiter à la protection du climat. La Chine a lancé en 2009 une expérience sur l'importance de la diversité des espèces d'arbres dans les forêts. Une vingtaine d'universités et d'instituts chinois, allemands et suisses sont associés au projet près de Shangaï. C'est la plus grande expérience du genre au monde.
Dans une région montagneuse à 400 km à l'ouest de Shangaï, 500 parcelles de 670 mètres carrés chacune ont été replantées avec différentes quantités d'espèces dans chaque zone, de la monoculture jusqu'à 16 sortes, a indiqué vendredi l'Université de Zurich, qui participe à cette étude. Après huit années, les parcelles comptant 16 espèces d'arbres ont absorbé en moyenne 32 tonnes de carbone par hectare. Les zones de monoculture, en revanche, n'ont retenu en moyenne que 12 tonnes par hectare.
"Ces résultats ont une grande importance écologique et économique", souligne Bernhard Schmid, professeur à l'Université de Zurich et auteur d'un article publié dans la revue Science. Des projets de reforestation voient le jour un peu partout sur la planète, avec pour objectif la protection du climat. Contrairement à une idée reçue, la biodiversité des forêts n'empêche pas la productivité, au contraire. Si on extrapole les résultats obtenus en Chine au reste de la planète, un recul de 10% du nombre d'espèces d'arbres provoquera une perte de productivité estimée à 20 milliards de dollars par année. Ca montre bien qu'il faut éviter les monocultures dans les forêts, affirme le professeur zurichois.
Yuanyuan Huang, *& al., Science 05 Oct 2018:, Vol. 362, Issue 6410, pp. 80-83, DOI: 10.1126/science.aat6405
CLIMAT ET BIODIVERSITE / Armande Reymond– Journaliste RP,
document transmis par Luc Recordon